Ce vendredi 26 novembre 2010 est à nouveau un vendredi sans e-mail. Toute une journée durant, particuliers et entreprises sont invités à ne pas envoyer de mails, ou le moins possible. Quant à celui qui doit lire des mails, il est prié d’y répondre autant que possible par téléphone ou par entretien en tête-à-tête. Après deux éditions très réussies en Belgique et aux Pays-Bas, l’initiative s’étend maintenant à l’Europe. « Partout dans le monde, les pertes liées à un usage problématique de l’e-mail sont gigantesques. Les entreprises et pays qui font judicieusement face à ce problème disposent d’un avantage concurrentiel », indique le lanceur de cette initiative, Gunnar Michielsen.
Bien que les deux premières éditions du vendredi sans e-mail n’aient donné lieu à de la communication qu’en Belgique et aux Pays-Bas, des médias étrangers ont spontanément pointé cette initiative. Le site Internet néerlandophone www.emaillozevrijdag.be a ainsi maintenant des déclinaisons française (www.vendredisansemail.eu) et anglaise (www.noemailfriday.org). L’e-mail est bien sûr un phénomène qui ignore les frontières, et donc cette approche transfrontalière tombe sous le sens.
Le tsunami d’e-mails s’amplifie
De plus en plus d’études établissent que la productivité des entreprises et des personnes est lourdement affectée par la surcharge d’e-mails. Ainsi le bureau d’études Basex a-t-il établi qu’avec une baisse de 10% des mails professionnels l’économie américaine pourrait récupérer 180 milliards de dollars sur base annuelle.
Hélas, nous évoluons partout dans le sens inverse, avec de plus en plus d’e-mails. Une étude de Radacati Group montre que le nombre d’envoi quotidien de mails devrait doubler d’ici la fin 2012, passant de 210 milliards à plus de 400 milliards de mails.
Donner un coup de torchon
Les développeurs de software sautent sur l’occasion et créent une multitude d’outils pour venir en aide aux utilisateurs pour leur permettre de gérer et classer plus efficacement les mails. Aux côtés des divers programmes d’Outlook, Google a lancé, il y a quelques mois, Google Priority Inbox, un programme qui permet de ranger les mails selon leur pertinence.
« Intéressantes initiatives, mais il est temps de donner un grand coup de torchon », considère Gunnar Michielssen. « La seule solution est de moins envoyer et recevoir de mails. L’e-mail est en effet exclusivement conçu pour les questions simples et non urgentes. Le vendredi sans e-mail doit convaincre les gens que l’e-mail n’assure pas le salut et que la communication via les autres canaux est plus rapide et plus efficace. »
Gunnar Michielsen,
Lanceur de l’initiative